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INSPIRATION
A PROPOS
L’ambre, une résine issue d’arbres remontant à 25 à 40 millions d’années, a subi une fossilisation, la transformant en une gemme organique dure, tout comme le nacre et le corail.
Distincte de la sève, la résine représente une sécrétion aromatique semi-solide, souvent résultant d’une réaction protectrice chez les conifères. Cette mélasse sucrée agit comme une réponse défensive, éliminant maladies, blessures, champignons, guérissant des branches brisées, et exprimant le stress de la plante.
En tant que gemme organique, l’ambre incarne un trésor pétrifié, offrant un lien unique avec le passé géologique et la vitalité des arbres d’une époque révolue.
Le terme "ambre" dérive de l’arabe "anbar," signifiant "ce qui flotte sur la mer" ou "ambre gris," utilisé pour désigner les concrétions intestinales du cachalot. Comme l’ambre végétal, il était autrefois récolté en flottant sur l’eau ou échoué sur les plages, expliquant la confusion. Il est également connu sous les noms de succin ou carabé.
L’ambre renferme d’innombrables incrustations préservées au fil du temps, telles que végétaux, insectes, animaux, plumes, cheveux, et même des bulles d’air. Les insectes, attirés par le suc de la résine, demeurent piégés pour l’éternité dans cette gemme organique.
Les spécimens d’ambre de la mer Baltique comptent plus de 214 espèces végétales capturées, offrant un aperçu fascinant de la biodiversité ancienne préservée dans cette gemme précieuse.
L’ambre se présente sous diverses formes, offrant une palette de couleurs allant du jaune blanchâtre et pâle aux nuances plus riches de jaune, orange et marron. Elle peut être opaque ou transparente. Certains spécimens peuvent également exhiber des teintes rares telles que le rouge et le vert. Cependant, parmi les variétés les plus exceptionnelles, l’ambre bleu demeure particulièrement rare, captivant les collectionneurs par sa singularité et sa beauté unique. Les différentes couleurs de l’ambre ajoutent à son attrait visuel et à sa diversité, faisant de cette gemme organique une merveille naturelle aux multiples facettes.
En raison de la rareté de certaines variétés d’ambre, un marché de contrefaçons a émergé, utilisant des matériaux tels que le plastique, le verre et le copal.
Le copal est une résine d’arbre que l’on trouve principalement au Mexique et Amérique centrale. Même durcie, elle est loin de l’état de solidification de l’ambre mais peu très facilement passer pour cette matière tant recherchée.
Les faussaires se spécialisent souvent dans la création d’ambres avec des inclusions, une caractéristique prisée par les acheteurs. Leur focalisation se porte particulièrement sur les inclusions rares telles que les scorpions, les vertébrés ou les fleurs, ajoutant une dimension artistique et recherchée à leurs imitations. Les amateurs d’ambre doivent donc exercer une vigilance accrue pour distinguer l’authenticité de ces pièces uniques des reproductions.
De nombreux tests sont disponibles pour détecter les contrefaçons d’ambre, bien que leur application puisse parfois endommager irrémédiablement la pierre. Voici quelques méthodes courantes :
En ce qui concerne l’ambre avec des incrustations, une dose de bon sens est essentielle. Les spécimens incluant des végétaux ou des animaux entiers, particulièrement bien conservés dans l’ambre, demeurent extrêmement rares. Si la pièce est exceptionnellement belle, il serait logique de s’attendre à la trouver dans un musée ou à être vendue à un prix considérablement élevé. La rareté de telles inclusions bien préservées contribue non seulement à leur valeur monétaire mais également à leur statut en tant que pièces uniques, faisant de chaque spécimen une précieuse œuvre d’art de la nature.
Mines : mer baltique, Pologne, Allemagne, Lituanie, Estonie, Russie, Canada, République dominicaine, Mexique, France, Birmanie.
L’ambre a toujours exercé une fascination sur les êtres humains, souvent perçu comme des gouttes de soleil, des larmes divines, du miel solidifié, ou même du soleil figé.
En raison de la présence fréquente d’inclusions telles que des végétaux ou des animaux emprisonnés à l’intérieur, il a souvent été associé à l’idée de jeunesse éternelle. Cette connotation a conduit à l’association de l’ambre avec les rites funéraires, où il accompagne les défunts dans de nombreuses cultures.
L’utilisation de l’ambre comme bijou ou objet d’art remonte à la préhistoire, avec des traces dès l’Aurignacien ancien. La plus ancienne pièce d’ambre travaillée par l’homme, datant de trente mille ans, a été découverte en Allemagne.
La mer Baltique est reconnue comme la plus ancienne source d’ambre connue, fournissant toutes les cultures antiques d’Europe, des Grecs aux Égyptiens, en passant par les Celtes et les Mycéniens. Cette précieuse résine fossilisée a ainsi traversé les siècles, devenant un symbole intemporel de beauté et de mystère.
Les Grecs, pionniers dans l’étude de l’ambre, ont laissé des traces de leur fascination et de leurs analyses. Le naturaliste grec Pline l’Ancien (23, 79) fut le premier à documenter ses propriétés, bien que Thalès de Milet (-625, -547) ait préalablement exploré ses caractéristiques électrostatiques. Cette découverte remonte à une époque ancienne, où les Grecs ont observé l’électricité statique générée en frottant l’ambre sur d’autres objets. Le mot "électricité" trouve d’ailleurs son origine dans le grec "elektron", signifiant ambre.
Un mythe grec célèbre attribue l’origine de l’ambre à la résine des peupliers et des aulnes. Selon la légende, Phaéton, fils du dieu du soleil Hélios, tenta de conduire le char solaire de son père. En perdant le contrôle, il se rapprochât de trop de la terre, et causa sécheresse et incendie sur terre. Pour arrêter ce chaos, Zeus le foudroya. Les larmes des sœurs de Phaéton, les Héliades, se solidifièrent en ambre, et les dieux les transformèrent en aulnes et peupliers, dont les larmes continuaient de couler dans la rivière Eridan. Ce récit mythologique ajoute une dimension poétique à la formation de l’ambre, liant sa création aux tragédies célestes et à l’éternité des larmes figées.
Une légende supplémentaire, rapportée par Sophocle, lie l’ambre aux larmes des sœurs de Méléagre, transformées en oiseaux pleurant la perte de leur frère. Cette histoire ajoute une dimension émouvante à la formation de l’ambre, suggérant que même les chagrins et les pleurs peuvent se cristalliser en une substance précieuse et éternelle.
L’ambre, souvent perçu comme une parcelle de soleil solidifié, était dédié au dieu grec Apollon. En tant que divinité du chant, de la musique, de la poésie, des purifications, de la guérison et de la lumière (distincte du soleil), Apollon était associé à l’ambre en raison de sa capacité à réchauffer le cœur et à transmettre l’énergie solaire. Cette connexion divine renforce la perception de l’ambre comme un don céleste, lié aux aspects les plus lumineux et énergiques de la vie.
L’ambre avait une valeur considérable, comme en témoigne son rôle dans l’épopée de l’Odyssée, où un prétendant offre un collier d’ambre à Pénélope, la femme d’Ulysse, dans le but de la séduire. Cette anecdote souligne la haute estime dans laquelle était tenu l’ambre en tant que cadeau précieux et séducteur.
Chez les Romains, les femmes portaient fréquemment de l’ambre en bracelet, croyant qu’il pouvait préserver la jeunesse éternelle. Cette utilisation témoigne de la perception de l’ambre comme un symbole de beauté intemporelle et d’une connexion directe avec la vitalité et la luminosité associées à la jeunesse.
Pour les anciens peuples baltes de Lituanie, l’ambre trouve son origine dans la tragique histoire de la déesse des sirènes, Juraté. Fiancée par obligation envers Patrimpas, le dieu des eaux et des mers, le couple divin résidait dans un splendide palais d’ambre au fond de la mer, symbolisant la source de toute vie. Cependant, l’amour interdit de Juraté pour un jeune pêcheur déclencha la colère de Perkūnas, dieu de la pluie, des montagnes, des chênes et du ciel. Sa foudre anéantit le palais, causant la mort du pêcheur. Juraté, enchaînée aux ruines de son domaine, fut condamnée à être battue par les vagues. Ses larmes, se transformant en ambre, jonchent les plages aux côtés des vestiges de son palais englouti.
Les Celtes, fascinés par l’ambre, l’utilisaient abondamment sous forme de perles. Dans la mythologie celtique, Apollo (forme adoptée d’Apollon par les Latins), banni de l’Olympe, aurait dispersé les larmes d’ambre.
Dans la mythologie nordique, l’ambre serait formé des larmes de la déesse de l’amour et de la beauté, Freyja, ajoutant une dimension émotionnelle et romantique à cette pierre précieuse. La croyance selon laquelle des statuettes d’ambre sculptées en forme d’animaux pourraient contenir leur force renforce le lien mystique avec les forces naturelles et la symbolique animale.
Au Moyen Âge en France, l’utilisation de l’ambre en poudre dans les philtres d’amour illustre son association avec les rituels romantiques et magiques, où cette gemme était considérée comme un élément puissant pour attirer l’amour.
En Chine, la représentation d’animaux en ambre était censée favoriser la fécondité. Il existe aussi la théorie que l’ambre serait l’âme des tigres emprisonnés pour toujours.
Les noces d’ambre, célébrées au 34e anniversaire de mariage, soulignent la durabilité et la mémoire contenue dans l’ambre, emprisonnant plantes et animaux pour l’éternité.
⚠ Veuillez noter que toutes les propriétés curatives présentées pour les pierres sont recueillies auprès de diverses sources. Cette information est fournie à titre de service et ne vise pas à traiter des conditions médicales. Il est recommandé de consulter un professionnel de la santé pour des problèmes médicaux graves et de ne pas utiliser les pierres précieuses comme seul traitement.